Ne plus travailler après un cancer

Retourner travailler après une épreuve de santé n'est pas si évident

Il y a des réalités qu’on préfère taire – ne plus travailler après un cancer – en fait partie :

1 femme sur 5 atteintes d’un cancer du sein ne retravaille pas un an après la fin des traitements.
 
Ce chiffre, issu de la cohorte CANTO pilotée par l’Inserm, heurte parfois les représentations.

Dans l’imaginaire collectif, la fin des soins signe le retour à la « vie d’avant », dont le travail serait l’un des piliers.

Or, ce retour est loin d’être évident.
 
Alors pourquoi tant de femmes ne reprennent-elles pas le travail ?

Est-ce une décision réfléchie ?
Une impossibilité physique ou mentale ?
Un écart de valeurs ?
Une perte de repères ?
 
Dans les faits, il n’existe pas une raison unique, mais plutôt un entrelacs de facteurs — médicaux, personnels, sociaux — qui rendent le retour au travail flou, voire inatteignable, sans accompagnement.

Cet article explore toutes les facettes de ce questionnement.

1. Travailler après un cancer : quand on ne peut plus : les séquelles invisibles du cancer

Beaucoup de femmes expriment le désir de retrouver leur poste, leur équipe, une forme de normalité.

Mais leur corps ne suit plus.
 
Les séquelles du cancer du sein ne s’arrêtent pas à la fin des traitements.

La fatigue chronique, les douleurs persistantes, les troubles cognitifs (souvent appelés « chemo brain »), les effets secondaires de l’hormonothérapie…
…tous ces éléments rendent le quotidien plus lourd, et le travail plus difficile.
 
Ce sont souvent des effets invisibles pour l’entourage.

On vous dit « tu es guérie », mais en réalité, vous êtes encore traversée par l’épreuve.

Reprendre son poste dans ces conditions, surtout quand il est exigeant physiquement ou mentalement, relève parfois de l’impossible.
 
Et puis il y a la réalité du monde du travail :

Les aménagements sont proposés, mais pas toujours adaptés,
Les interlocuteurs ne sont pas tous formés ou sensibilisés,
Les rythmes sont souvent trop rapides pour un corps encore fragile.


Certaines sont déclarées inaptes.

D’autres finissent par s’auto-exclure et se sur-adapter (attention à l’épuisement professionnel), faute de solutions concrètes.

Quand on ne sait plus où trouver de l'aide

2. Quand on ne sait plus : perte de repères et isolement

D’autres femmes ne savent plus par où commencer.
Le monde du travail semble loin, les repères se sont effacés, et le brouillard intérieur rend difficile toute projection.
 
Durant la maladie, l’urgence est médicale.
On suit le protocole, les soins, les rendez-vous.
Le reste attend.
 
Puis vient l’après.

Ce temps suspendu où l’on attend que la vie reparte, mais où rien ne se remet en place comme avant.

Le CV est en pause.
Les collègues ont continué sans vous.
Et l’envie elle-même est brouillée : 

Suis-je encore capable ?
Est-ce que j’en ai encore envie ? 

 
Dans ce flou, l’isolement guette.
Trop peu de femmes savent qu’elles peuvent être aidées, orientées, informées.

Des dispositifs existent pourtant :

Visites de pré-reprise
Temps partiel thérapeutique
Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH)
Bilan de compétences
Accompagnements spécifiques via l’Assurance Maladie ou l’Agefiph

Mais ces démarches sont souvent complexes, peu visibles, mal coordonnées.
Et sans accompagnement, difficile de se frayer un chemin.

Bilan de compétences et d’équilibre

Mon bilan de compétences est spécialement conçu pour vous accompagner dans cette période

3. Quand on ne veut plus (ou plus comme avant)

Enfin, certaines femmes réalisent que leur rapport au travail et à la vie a changé.
 
Ce n’est pas qu’elles ne veulent plus travailler.

C’est qu’elles ne veulent plus travailler comme avant.
 
Le cancer bouleverse les priorités.

Il interroge le sens, le rythme, l’équilibre.

Il vient parfois gratter une insatisfaction déjà là, un métier qui ne correspondait plus, un environnement pesant, un rythme effréné devenu intolérable.
 
Cela ne veut pas dire que ne pas retravailler est une solution simple, ni nécessairement bénéfique sur le long terme.

Beaucoup de femmes s’interrogent longtemps, oscillent entre culpabilité et soulagement, entre désir de reconstruction et peur de replonger dans un système qui les a abîmées.
 
Il ne faut pas glorifier ce « non retour » comme un acte de libération.

Dans bien des cas, c’est un non-choix.

Une décision par défaut.

Une mise à l’écart faute de solution viable.

L'espoir renaît quand on est bien entouré

4. Quand l’entreprise s’engage : des signaux d’espoir

Heureusement, certaines entreprises prennent conscience des enjeux liés au retour au travail après un cancer.
 
Certaines mettent en place de véritables politiques de maintien ou de reprise dans l’emploi, en lien avec les ressources humaines, la médecine du travail et parfois même des associations spécialisées.
 
Des initiatives se développent autour de :

L’anticipation du retour 

via le rendez-vous de liaison pendant l’arrêt, pour rester en lien et rassurer

L’adaptation du poste 

aménagement des horaires, des missions, du rythme

La formation des managers

à  l’accueil de salariée en situation de fragilité

Des programmes internes de sensibilisation 

au cancer et à la santé au travail

La reconnaissance des parcours de soin

comme des étapes de vie, et non des parenthèses à oublier

Ce n’est pas seulement une question de bienveillance.

C’est aussi une forme d’intelligence collective.
Car une salariée bien accompagnée revient plus sereine, plus fidèle, souvent plus engagée.

Tout le monde est gagnant, salariée, entreprise et la société
 
Il est essentiel de valoriser ces entreprises qui s’engagent — petites ou grandes — car elles montrent qu’un autre modèle est possible.

Un modèle dans lequel la santé n’est pas un tabou.

Où le travail peut redevenir un espace d’inclusion, et non un facteur d’exclusion.

5. Un chemin personnel, qui mérite accompagnement

Ce qui ressort de tous les témoignages, c’est que l’après-cancer ne peut pas se réduire à une reprise ou non du travail.

C’est un moment de transition.

Et comme toute transition, il nécessite du soutien.
 
Pour certaines femmes, reprendre leur activité est une façon de retrouver une identité, une normalité, une autonomie.

Pour d’autres, cela demandera du temps.

Pour d’autres encore, cela passera par un nouveau projet professionnel, une reconversion, une réflexion de fond.
 
Mais dans tous les cas, la clé est l’accompagnement et l’écoute de sa voix intérieure
 
Il ne s’agit pas de pousser à retravailler à tout prix.

Ni d’encourager à ne pas le faire.

Il s’agit d’ouvrir un espace d’exploration, de bilan, de réflexion.

De redonner du pouvoir d’agir, de remettre la personne au centre de son avenir.
 
Des dispositifs comme le bilan de compétences, des réseaux d’accompagnement (associations, coaching post-cancer, dispositifs publics) permettent cela :

  • Prendre le temps de s’écouter,
  • Identifier ses ressources, ses valeurs, ses limites,
  • Explorer des pistes compatibles avec sa santé et ses aspirations,
  • Repenser sa place dans le monde du travail, sans injonction ni tabou.
A scenic walkway with a rainbow arching across a vivid sky, perfect for outdoor photography.

« Ne plus travailler après un cancer » : cette phrase peut déranger.
Elle bouscule.
Parce qu’elle touche à la double blessure — celle du corps, et celle de l’identité sociale.
 
Mais elle existe.


Elle est réelle.


Elle ne doit pas être niée, ni jugée.
 
Ce que nous devons à chaque femme passée par le cancer du sein, c’est de ne pas la laisser seule face à cette question.


De ne pas laisser son avenir professionnel dépendre du hasard, du silence, ou du découragement.
 
Qu’elle veuille reprendre, changer de voie, ralentir ou prendre du recul : 
elle mérite d’être écoutée, informée, accompagnée.
 
Pour que ce moment charnière devienne un vrai temps de transition.
Et pas une double peine.

Je suis Johanne et je vous aide à traverser cette période difficile

Laissez-moi vous accompagner pour redonner de la clarté dans cette période trouble

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